Collecte d'informations

Bageta arriva dans la ville peu après d'avoir quitté Martin, Terrence, Lili et Alexia. Il leur avait avoué ses premières motivations, et ce fut un soulagement. Enfin, il pourrait les regarders droits dans les yeux, sans aucun remords les séparant. Quelqu'un l'interpella, derrière lui. C'était Terrence, qui le rejoignit rapidement. Une fois tous les deux ensembles, ils commencèrent à marcher dans les rues, sans vraiment trop savoir où aller.

-Merci d'être venu, Terrence. Vraiment. J'apprécie ton geste.

Il continuèrent quelques mètres avant que Bageta ne décida à se mettre complètement dans sa mission.

-Bon ! Je pense qu'il faut interroger les personnes âgées. Mon grand-père vivait ici il y a très longtemps, une cinquantaine d'année peut-être, au minimum. Donc seules les vielles personnes qui ont toujours vécus ici pourront nous répondre.

Il regarda autour de lui. Bien que quelques gens étaient dehors, ce n'était en général que des hommes ou des femmes qui travaillaient, ou des enfants qui couraient en rigolant. Il vit cependant un viellard marcher lentement à l'aide d'une canne, sa destination semblait imprécise. Bageta s'avança vers lui.

-Excusez-moi...Viviez-vous ici lors de votre enfance ?

Le vieillard mit du temps pour s'arrêter, se retourner, et regarder Bageta de haut en bas. Il ouvrit la bouche et un son en sorti. il avait la voix cassée avec un grain de reproche dedans.

-Oui, j'ai toujours vécu ici, moi !

Bageta repris espoir. Il s'approcha d'avantage du vieillard. Courbé comme il était, il était plus petit que l'adolescent.

-Vous rappelez vous d'un certain Yarama Tageta ?

Le vieillard fronça les sourcils, grogna un peu, marmonna quelque chose d'incompréhensible, et réfléchit une bonne poignée de minutes. Bageta ne voulait pas l'interrompre, le laissant plongé dans sa mémoire. Enfin, il ouvrit la bouche à nouveau.

-Le petit Yarama, bien sur que je me souviens ! On habitait dans la même rue, il était très intelligent, et très fort aussi. Je ne l'ai malheureusement pas revu depuis qu'il est parti à peine adulte. Il disait qu'il partait "à l'aventure"...

Bageta sourit à l'évocation de son grand-père, mais ce n'était pas la réponse qu'il attendait. Il aurait aimé avoir plus d'informations. Il n'avait pas eut d'autres indices.

-Saviez-vous où était-il parti précisément ?

-Pourquoi me demande tu ça, petit ?!

-Je suis son petit-fils.

Le vieillard eut un sourire, ses joues s'empourprèrent.

-Écoute, j'ai une commission urgente, mais à la tombée de la nuit, je serais dans ma demeure. C'est la petite maison en face de l'entrée sud du parc, tu ne peux pas la rater. La bas, je te parlerais de ton grand-père. A tout à l'heure.

Étrangement, l'homme s'en alla aussi rapidement que l'éclair, comme si l'évocation de Tageta lui avait redonné un flux de vie. Bageta se tourna vers Terrence.

-Il a donc des choses à nous raconter ! J'ai hâte à ce soir ! Pas toi ?

Il regarda sa montre, il était 15H. La tombée de la nuit serait dans cinq heures au minimum. Bageta se demanda comment il ferrait pour attendre. Il n'aurait pas du laisser partir le vieillard.

-Bon, il faut que je me change les idées. Ça te dis de marcher un peu ?

Le soleil se couchait déjà et Bageta et Terrence frappèrent à la porte que le viel homme leur avait indiquée. Ce dernier leur ouvrit, et les accueillit d'un sourire. Ils pénétrèrent dans une vielle maison, et traversèrent un couloir pour arriver dans un salon, où il les pria de s'asseoir. Ne tenant plus en place, Bageta gigotait dans tous les sens.

-Bon, donc tu es son petit fils...Écoute, je t'ai menti, mais bon, comme tu es son petit-fils, je pense que je ne dois rien te cacher. Alors...En vérité, je l'ai revu après son départ. J'ai même travaillé avec lui. Tu dois connaître les hunters, ils sont des milliers, à présent. Mais à une époque, c'était différent. Les hunters commençaient juste à se faire connaître et ils ne travaillaient pas encore pour le gouvernement. On faisait tous les deux partis de cette organisation. On allait pas forcément sur le terrain, mais on s'assurait plutôt des recherches sur les esprits. Malheureusement, j'ai appris qu'il mourrut quelques années plus tard...

Bageta écoutait le récit du vieillard, impatient.

-Et vous ne savez pas comment il est mort ? Ni qui sont ses agresseurs ?

-Tu as parlé d'agresseurs ? Donc tu dois savoir qu'il a été assassiné...C'est une triste histoire. Il avait découvert quelque chose dont il ne voulait parler à personne, et gardant pour lui ce lourd secret, il avait décidé de se retirer loin des hunters. Moi, j'y suis resté travailler, mais il y a quelques temps, des agents du gouvernement qui s'étaient infiltrés dans les hunters voulurent me prendre des informations sur la localisation de ton grand-père, mais je ne savais rien de tout cela. Je me souviens bien de l'agressivité d'un jeune homme, qui devait avoir à peine vingt ans...Il avait des cheveux noirs, des yeux noirs, un visage maléfique. J'ai longtemps été hanté par ce visage. Mais je ne leur ai rien dis. Pourtant, je ne sais pas comment, mais sils l'ont retrouvé, et il a été tué.

Le viellard fit la moue et Bageta, sentant qu'il se rapprochait de son but, se leva.

-Cet homme, d'une vingtaine d'année, pouvez vous me donner plus de détails sur son physique ?

Le viellard releva la tête, regardant la détermination du petit homme.

-C'est facile. Il y a quelques temps, on a coller une affiche de lui, comme quoi il aurait retourné sa veste contre le gouvernement. J'ai par ailleurs appris son nom, sur ces avis de recherches : Evil Martin. Je frissonne chaque fois que je croise une affiche le montrant. Brr...

Bageta fut choqué. Il resta incrédule, immobile, bouche bée, les paroles du vieil homme se répercutant dans son esprit. Evil Martin. Cheveux noirs, yeux noirs. Hunter ? Il savait bien que lorsqu'il avait rejoint les wanted il l'était encore. Est-ce que Alexia, Lili ou Terrence étaient au courant ? Il n'osa pas regarder Terrence. Après tout, il ne connaissait rien de Martin. Il ne remercia même pas l'homme et quitta la maison en courant.

Il était arrivé au port, Terrence ne l'avait pas suivit. Il regarda la mer. Il savait à présent qui avait fait ça à son grand-père. C'était bien un wanted. Il réfléchit à une façon de l'arrêter. Et n'en vit qu'une seule : rejoindre les rangs des hunters pour l'arrêter, et le tuer. Quelques instants plus tard, il avait quitté l'île en s'invitant sur un paquebot, direction l'île du gouvernement.